JV Test rétro gaming
GTA
Grand Theft Auto : Vice City Stories
2006 | PSP
Une poule aux œufs d’or aussi dorés que ceux de Grand Theft Auto ne pouvait assurément pas laisser Rockstar indifférent, et depuis GTA III c’est un opus par an qui s’offre aux joueurs. Pour la seconde fois sur PlayStation Portable, la célèbre série s’offre un remake haut de gamme avec Vice City Stories. Comme l’année passée l’équipe de Leeds au développement est synonyme de nouveau scénario, nouveaux protagonistes et nouveaux modes pour satisfaire l’insatisfaction chronique du fan de GTA. En vain ?
L’empire du Vice
Exactement comme GTA III avait été transposé l’année dernière sur PSP avec Liberty City Stories, ce nouveau GTA portable reprend une ville déjà connue des fans en la présence de Vice City et son ambiance très 80’s. La recette reste inchangée avec un cadre spatial identique mais aux protagonistes rajeunis et renouvelés. Rajeunis car Vice City Stories se déroule deux années avant les méfaits de Lance Vance dans l’opus PS2 et renouvelés parce que ce n’est pas Lance mais Vic, le frère, que le joueur incarne. Deux tempéraments aux antipodes qui font de Vic le premier faux bad boy de la série. Il a d’abord cherché à s’engager dans l’armée US pour subvenir aux besoins de sa famille avant que son supérieur Jerry Martinez ne veuille sniffer une ligne de trop et envoie ce brave Vic récupérer quelques paquets à l’aéroport de Vice City. Uniquement accusé de s’être présenté au camp militaire avec une fille de petite vertu, Vic est laissé en liberté mais sans boulot.Pas pour longtemps puisque la mafia locale va voir en Vic une main d’œuvre d’intérêt et ne va pas tarder à lui confier des missions de plus en plus importantes et accessoirement dangereuses. On retrouve là exactement les même ingrédients que dans les autres Grand Theft Auto avec un enchainement de missions consistant à mettre une raclée aux gangs opposés, à s’occuper des filles et des biens des boss sans oublier les classiques vols de voitures, de taxi ou d’ambulance. Vice City Stories n’offre des nouveautés que par une partie « Empire », dans la même veine que ce qui se faisait dans Vice City et San Andreas. Le principe est simple : s’offrir des propriétés pour augmenter ses financements quotidiens. Les clans de la ville possèdent tous plusieurs business et le sang a la vocation de mettre tout le monde d’accord quant à l’identité de son propriétaire. Racket, Usurier, Prostitution, Drogue, Contrebande et Cambriolage, il est possible d’exercer dans plusieurs domaines. Pour s’offrir un business, outre un certain (mais minime) temps de jeu dans l’histoire, il faut détruire la voiture garée aux alentours et liquider toute la résistance présente sur place. Il suffit ensuite de racheter le bail gentiment offert par les cadavres des anciens résidents.
La gestion d’un empire n’est hélas pas de tout repos, la police et les gangs rivaux n’ayant que pour but de refaire respecter leur loi. Il arrive que ces derniers se décident à attaquer l’une de vos places-forte alors même que le brave Vic vogue à ses opérations de charité à l’autre bout de la ville. Le joueur se retrouve à devoir choisir entre rappliquer en deux temps trois mouvements pour éviter la destruction du business ou payer les frais de réparations loin d’être astronomiques. Comme l’argent tombe désormais à intervalle régulier dans les poches du joueur sans qu’il ait besoin de faire le tour de son empire, la solution de facilité est de loin la plus usitée.
Signalons enfin des ajouts qui, sans être des nouveautés, sont vraiment les bienvenus par rapport à Liberty City Stories. Le fait que Vic sache nager soulagera à coup sur ceux qui s’en inquiétaient, et la possibilité d’engager des gangsters lors des courses-poursuites ravira les joueurs ayant du mal à conduire et mitrailler en même temps sur PSP. Du côté des véhicules, Vice City Stories marque le retour gagnant des hélicoptères et l’apparition de quads et de BMX. Sans doute un cadeau d’adieu car il parait aujourd’hui bien difficile à Rockstar de transposer San Andreas sur la portable de Sony.
Console en sursis
Si l’année passée Grand Theft Auto : Liberty City Stories avait surpris à de nombreux égards avec son portage sans encombre, Vice City semble au contraire bien plus problématique à la PSP. Les temps de chargement et le streaming ne sont clairement pas les amis de l’UMD. Le jeu souffre bien plus de clipping qu’avant et les bugs sont encore plus nombreux. Un constat paradoxal vu le niveau de détails des personnages et la fluidité de l’ensemble. Qui dit Grand Theft Auto dit aussi cinématiques (utilisant le moteur du jeu) à foison, et dans le cas de Vice City Stories longs temps de chargement entre chaque phase de jeu. Heureusement qu’il bénéficie d’une bande sonore en béton pour toujours arriver à plonger le joueur dans une ambiance délirante et surtout prenante.Concernant la durée de vie on reste là encore dans le classicisme d’un GTA avec une vingtaine d’heures pour terminer l’histoire et énormément plus pour venir à bout des missions secondaires. Il est regrettable que le système de sauvegarde accuse parfois d’affreux bugs d’oublis de garage mais il suffit de traverser la rue la plus proche pour récupérer un véhicule. Finalement la seule chose qui nuit véritablement à Vice City Stories est son manque d’originalité flagrant, avec des missions qui ne surprennent plus vraiment, une ville qui sera connue sur le bout des doigts par les fans et un héros un peu trop bonne poire pour prétendre au titre du héros le plus charismatique de l’année.